300 : La Naissance d'un Empire,
réalisé par Noam Murro cette fois-ci, fait suite à 300
premier du nom, sorti en 2006. Du moins, « suite », le
mot est assez inexact puisque l'histoire de celui-ci se passe avant,
pendant et après le premier opus. Thémistocle, général athénien,
doit faire face à l'invasion perse et tente d'unir les cités
grecques contre un seul et même adversaire. Le film reste dans la
continuité du premier, tout en prenant ses marques.
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| Une esthétique assez fidèle à celle du premier opus |
En effet, niveau réalisation, Noam
Murro reprend très bien la patte Snyder, sans y toucher. Le
changement de réalisateur ne se voit quasiment pas, bien qu'il
aurait pu en décourager certains. Il ne se passe pas dix minutes
sans que l'on ait droit à quelques ralentis plutôt bien placés ;
l'hémoglobine gicle toujours autant (voire plus). L'action est là,
trop là même diront peut-être certains, et le film ne cherche pas
à aller plus loin, on se laisse encore très facilement convaincre
qu'on n'est pas venu dans cette salle pour autre chose que de
l'hémoglobine et de la violence. Petite originalité cela dit, on a
troqué les couleurs vives et chaude contre des couleurs froides,
tout est légèrement teinté de bleu, et cela permet d'assez bien
différencier les deux films (celui-ci se passant en très grande
partie en mer). La scène d'introduction, filmée en contre plongée
sur Xerxès, introduit à merveille la suite, et une petite mention
spéciale à la bataille de Marathon sur laquelle s'ouvrent les
paroles de Gorgô, qui est jouissive à souhait.
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| Marathon est l'une des scènes les plus frappantes du film |
Passons aux choses qui prêtent à
fâcher, à savoir le scénario. Alors oui, historiquement ça vaut rien.
Marathon est carrément loupée historiquement parlant, le personnage
d'Eva Green est un viol du personnage historique d'Artémise. Et
alors ? Nous ne sommes pas en face d'un cours d'histoire, mais
d'un film qui n'a aucune autre prétention que l'épique. Et
justement, sur ce point-là, La Naissance d'un Empire est beaucoup
plus fort que 300. Du moins, il est surtout différent. Le côté
badass kitsch des Spartiates qui faisait la force du premier épisode
s'efface, et même si certains passages sont limites (le cheval sur
les bâteaux), celui-ci lorgne ainsi vers un côté beaucoup plus
épique. Nous n'avons plus affaire à des Spartiates ici, mais à des
Athéniens, et cela est plutôt bien rendu. Les Athéniens sont des
potiers, des sculpteurs, ou encore des forgerons ; ce sont de
simples citoyens menés à la guerre par instinct de survie ; et
de fait, le film en devient lui-même très différent, les
Spartiates quant à eux étant entraînés depuis leur tendre enfance
à l'art de la guerre. Non, pas de phrases vraiment frappantes à la
Léonidas pour Thémistocle, mais cela fait partie du personnage.
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| Un petit background pour Xerxès, on ne dit pas non |
Ce-dernier, le personnage principal
donc, tient assez bien le film, son charisme ne marquera sûrement
pas autant que celui de Butler/Léonidas ; mais ce n'est pas lui
qui a le rôle le plus intéressant. Le film a le mérite d'étendre
l'univers du premier opus, et ainsi, l'histoire de Xerxès est assez
bien gérée, cela permet d'ajouter quelques détails à au
personnage de 300 premier du nom. Eva Green joue assez bien son rôle,
qui aurait presque un coté psychologique, dommage qu'il ne soit pas
exploité jusqu'au bout (pourtant, avec le personnage historique, ils
auraient pu faire un très bon truc, m'fin bon, c'est un petit raté).
Tous ces personnages et surtout leurs histoires servent finalement à
un but qui est celui de cet opus : étendre l'univers de 300
afin de lui faire gagner de la force.
Bref, La Naissance d'un Empire reste
graphiquement donc très proche de son prédécesseur, mais
scénaristiquement parlant prend assez bien ses marques en laissant
le côté kitsch de 300. Il est ainsi très différent du premier
opus, et la comparaison reste assez hasardeuse. Il permet surtout
d'étendre 300 à la fois dans le temps et dans l'espace, lui donnant
encore plus de force qu'il en avait.
La note du rédacteur: 16/20
Critique rédigée par Spiranik




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