Critiques et chroniques sur le monde du cinéma et des séries télé

samedi 3 mai 2014

300 - La Naissance d'un Empire: différent dans la continuité


300 : La Naissance d'un Empire, réalisé par Noam Murro cette fois-ci, fait suite à 300 premier du nom, sorti en 2006. Du moins, « suite », le mot est assez inexact puisque l'histoire de celui-ci se passe avant, pendant et après le premier opus. Thémistocle, général athénien, doit faire face à l'invasion perse et tente d'unir les cités grecques contre un seul et même adversaire. Le film reste dans la continuité du premier, tout en prenant ses marques.

Une esthétique assez fidèle à celle du premier opus
En effet, niveau réalisation, Noam Murro reprend très bien la patte Snyder, sans y toucher. Le changement de réalisateur ne se voit quasiment pas, bien qu'il aurait pu en décourager certains. Il ne se passe pas dix minutes sans que l'on ait droit à quelques ralentis plutôt bien placés ; l'hémoglobine gicle toujours autant (voire plus). L'action est là, trop là même diront peut-être certains, et le film ne cherche pas à aller plus loin, on se laisse encore très facilement convaincre qu'on n'est pas venu dans cette salle pour autre chose que de l'hémoglobine et de la violence. Petite originalité cela dit, on a troqué les couleurs vives et chaude contre des couleurs froides, tout est légèrement teinté de bleu, et cela permet d'assez bien différencier les deux films (celui-ci se passant en très grande partie en mer). La scène d'introduction, filmée en contre plongée sur Xerxès, introduit à merveille la suite, et une petite mention spéciale à la bataille de Marathon sur laquelle s'ouvrent les paroles de Gorgô, qui est jouissive à souhait.

Marathon est l'une des scènes les plus frappantes du film
Passons aux choses qui prêtent à fâcher, à savoir le scénario. Alors oui, historiquement ça vaut rien. Marathon est carrément loupée historiquement parlant, le personnage d'Eva Green est un viol du personnage historique d'Artémise. Et alors ? Nous ne sommes pas en face d'un cours d'histoire, mais d'un film qui n'a aucune autre prétention que l'épique. Et justement, sur ce point-là, La Naissance d'un Empire est beaucoup plus fort que 300. Du moins, il est surtout différent. Le côté badass kitsch des Spartiates qui faisait la force du premier épisode s'efface, et même si certains passages sont limites (le cheval sur les bâteaux), celui-ci lorgne ainsi vers un côté beaucoup plus épique. Nous n'avons plus affaire à des Spartiates ici, mais à des Athéniens, et cela est plutôt bien rendu. Les Athéniens sont des potiers, des sculpteurs, ou encore des forgerons ; ce sont de simples citoyens menés à la guerre par instinct de survie ; et de fait, le film en devient lui-même très différent, les Spartiates quant à eux étant entraînés depuis leur tendre enfance à l'art de la guerre. Non, pas de phrases vraiment frappantes à la Léonidas pour Thémistocle, mais cela fait partie du personnage.

Un petit background pour Xerxès, on ne dit pas non
Ce-dernier, le personnage principal donc, tient assez bien le film, son charisme ne marquera sûrement pas autant que celui de Butler/Léonidas ; mais ce n'est pas lui qui a le rôle le plus intéressant. Le film a le mérite d'étendre l'univers du premier opus, et ainsi, l'histoire de Xerxès est assez bien gérée, cela permet d'ajouter quelques détails à au personnage de 300 premier du nom. Eva Green joue assez bien son rôle, qui aurait presque un coté psychologique, dommage qu'il ne soit pas exploité jusqu'au bout (pourtant, avec le personnage historique, ils auraient pu faire un très bon truc, m'fin bon, c'est un petit raté). Tous ces personnages et surtout leurs histoires servent finalement à un but qui est celui de cet opus : étendre l'univers de 300 afin de lui faire gagner de la force.



Bref, La Naissance d'un Empire reste graphiquement donc très proche de son prédécesseur, mais scénaristiquement parlant prend assez bien ses marques en laissant le côté kitsch de 300. Il est ainsi très différent du premier opus, et la comparaison reste assez hasardeuse. Il permet surtout d'étendre 300 à la fois dans le temps et dans l'espace, lui donnant encore plus de force qu'il en avait.

La note du rédacteur: 16/20





Critique rédigée par Spiranik

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