Critiques et chroniques sur le monde du cinéma et des séries télé

samedi 10 mai 2014

Noé: questions intéressantes pour film trop long


Après avoir réalisé Black Swan, Aronofsky s'intéresse à la Genèse dans Noé. Pas la peine de présenter les choses, mais un petit rappel ne sera sûrement pas de trop : Dieu, ayant décidé d'éradiquer le genre humain pour le punir de ses péchés, prévoit un Déluge et choisit Noé, descendant d'Adam, pour sauver un couple de chaque espèce animale en les logeant dans une grande arche. Le film de Aronofsky brille finalement surtout par les questions qu'il y soulève.

Le jardin d'Eden profite d'une superbe réalisation
La réalisation est bien elle aurait pu être bien meilleure. Alors, oui, les plans sont bien gérés, utilisés à bon escient, et nous font assez bien rentrer dans l'univers du film. Les tons très vifs du jardin d'Eden contrastent plutôt bien avec l'aspect sombre du monde dans lequel vit Noé, tout ce jeu sur les couleurs et les plans est très bien utilisé et sert très bien le scénario. Mais qu'est-ce qui coince donc  ? Eh bien, on notera quelques images qui ne sont pas vraiment des plus belles, quoique certains effets spéciaux restent tout de même très bien réalisés. Pour donner un exemple, la montagne de Mathusalem que l'on aperçoit au début fait vraiment tâche, le serpent fait trop image de synthèse, c'est dommage, car sur ce point-là le film reste assez hétérogène quand on voit la beauté des scènes où l'on peut voir la «  véritable  » nature des Anges Déchus. En bref, les plans sont parfaits, mais les effets spéciaux auraient mérité plus de travail.

Toubal-Caïn est, hélas, mal exploité
Passons au scénario maintenant. Eh bien, comme dit plus haut, pas d'écart par rapport au texte biblique quant au récit global, ce qui n'est sûrement pas difficile à faire. Ce point reste assez difficile à juger tant il touche aux croyances elle-même, nous relèverons cependant sans les juger quelques irrégularités sur la famille et la personnalité de Noé, et des ajouts venus d'un peu partout. Enfin, si Aronofsky avait pu éviter la création d'un méchant pas forcément très charismatique ni très utile si ce n'est à enfoncer des portes ouvertes et ainsi ralonger la durée du film qui s'offre alors quelques longueurs, le film aurait sûrement gagné en saveur. En effet, ce personnage interprété par Ray Winstone soulève la question de la cruauté de l'humanité, et après, ne faisant plus rien sauf être méchant, il devient totalement inintéressant pour la suite des événements, alourdissant alors le film.

Un bon jeu d'acteur servi par un casting trois étoiles
Ce n'est pas la seule longueur que le film nous offre, hélas, et on aurait bien pu lui amputer ou en revoir une bonne demie-heure. Et c'est bien dommage, car justement, le questionnement qui nous est offert est plus qu'intéressant, et aurait mérité d'être creusé d'une meilleure façon. Noé puise toute sa force dans cette question qu'il soulève, à savoir la question du bien et du mal ainsi que de la place de l'homme dans le règne animal, à laquelle Noé donne une réponse qui consiste finalement en le nœud d'une intrigante trame scénaristique, cependant entachée par des longueurs très malvenues. Toujours est-il que l'histoire réussit malgré tout à nous émouvoir, ce point est à soulever car il relève l'intérêt du film et ainsi, appuie les questions qu'il nous pose.


Ainsi, Noé s'avère être une oeuvre plutôt bien réalisée, et soulève des problématiques à creuser. Un film qui prête à réflexion donc, réflexion qu'il alourdit par quelques scènes sûrement too much.

Note du rédacteur  : 14/20





Rédigé par Spiranik

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